Guinée – Education : des internats, la pomme de discorde

Annoncée par le ministre de l’enseignement pré universitaire, suite à l’accord trouvé avec les écoles privées de Conakry, la mesure qui interdit le régime d’internat dans les classes d’examen divise encadreurs et candidats. Morceaux choisis ! 

Gassime Bah, Censeur du lycée privé

Je perçois le problème sous ses aspects positifs et négatifs. Positifs dans la mesure où les élèves  et leurs professeurs, au fils du frottement, sont parvenus à tisser de bonnes relations et à instaurer un climat de confiance. Dans cette confiance, Ils peuvent travailler ensemble sur des leçons qui n’ont pas été bien assimilées en classe. Ces internats sont ensuite  l’occasion de rattraper le retard dans les programmes scolaires à cause des récents mouvements. Par contre, ce que je n’apprécie pas c’est le fait pour certains élèves de venir la nuit à l’internat, au lieu de s’atteler à la révision, s’adonnent à d’autres pratiques extra scolaires. Il paraîtrait que c’est le plus souvent dans ces contextes que surviennent des cas de grossesses.

Ahmed Tidiane Camara, élève – Terminale

Le fait d’interdire ces internats n’est pas une bonne chose. Les internats dans les écoles constituent une manière pour nous de réviser ensemble avec nos amis. Mais lorsque nous ne sommes pas avec les camarades, on ne peut pas réellement réviser comme on le souhaite parce que la présence de ceux-ci nous encourage à travailler avec le goût de créer l’émulation.

Marie-Jeanne Koivogui, élève  – Terminale

Je suis contre la disposition parce qu’avec les amis, on pourra bien réviser. On trouve solution à nos problèmes quand on est ensemble. Un camarade qui a bien compris une leçon peut l’expliquer brièvement aux autres surtout quand ceux-ci ont du mal à demander au professeur. Moi je me dis qu’une fois en Terminale, chacun est conscient de son objectif.

Moussa Konaté, professeur d’anglais

Je partage la disposition qui interdit ces internats nocturnes. Il faut reconnaître que les choses ne se passent pas le plus souvent comme cela se doit. Certains élèves quittent la maison dans l’intention d’aller à la révision, pendant qu’ils font autres choses que les parents n’autorisent pas de faire. Il y’a aussi certains centres qui font réviser les enfants de 0 heure à 1h du matin. D’autres leur demandent ensuite de passer la nuit. Alors que pour bien préparer les examens, Il faut le repos de l’esprit. Pour ce faire, les enfants peuvent, par exemple, travailler entre 8h et 18h 30 à l’école. Le reste des exercices, ils peuvent le faire à domicile.

Filbertine Tagbino, élève – Terminale

En tant que candidate ou candidat, c’est la conscience qui nous guide. Si on a un objectif à atteindre, on doit s’abstenir des loisirs. Je dirais qu’avec les amis, je me sens réconfortée en matière d’études. Par contre, à la maison, on peut être dérangé à tout moment par les activités ménagères, par les bruits et puis par les séries télévisées qui nous empêchent, le plus souvent, de nous concentrer sur le cahier. À l’école ou pendant l’internat, tu as une pression au niveau des encadreurs qui te poussent à suivre ces cours de révision.

Propos recueillis par Seydouba Camara

 

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