Examens nationaux 2023 : ces bonds qui satisfont et qui interrogent en même temps

Ce sont des bonds en avant qui ne sont pas passés inaperçus cette année au compte des évaluations nationales en Guinée.  L’entrée en 7e année a connu un taux de réussite de 44% en 2023 contre 17% en 2022. Quant au Brevet d’Etude du Premier Cycle, 34.05% contre 15 % en 2022. Tant disque le Baccalauréat unique est caractérisé par un taux de réussite de 27.46% contre 9% en 2022. Des performances que les autorités en charge de l’éducation mettent au compte de la rigueur et du sérieux que les candidats et les encadreurs ont imprimés à ces évaluations.
Pour Kerfalla Touré, vice -président de l’association des jeunes Intellctuels et Sportifs Pour le Développement de l’éducation et la Culture (AJISDEC ), c’est également une satisfaction comparativement aux échéances passées. « Je peux dire que ces résultats sont le fruit des efforts des enfants ainsi que des encadreurs , qui ont sans doute pris conscience, se disant que c’est par le travail assidu qu’on prépare un examen. Donc si aujourd’hui,  il y a eu une amélioration nette de ces résultats des examens au secondaire par rapport à l’année dernière,  c’est bien parce que les candidats  ont probablement compris qu’un examen se prépare  avant et après la rentrée et auraient davantage intensifié les révisions. C’est pourquoi ils  auraient obtenu ces pourcentages », souligne-t-il.

Pour d’autres, par contre, il serait difficile de rehausser voire de tripler le niveau d’étude en une année,  connaissant, selon eux, l’état de santé du système d’enseignement en Guinée. C’est le cas, par exemple, de Ousmane Soumah,  professeur d’Economie, qui soutient qu’ « avec le niveau actuel de l’éducation ainsi que celui des apprenants,  il serait difficile, en un laps de temps, de changer aussi radicalement de paradigme. Car nous savons tous combien de fois le niveau d’étude en Guinée est si bas aujourd’hui. Ça donne même parfois la peur pour l’avenir du pays. Et plus les promotions passent, plus ça se détériore, cela malgré des moyens techniques et technologiques mis à contribution. Par ailleurs, quand vous regardez chez nous, le pilier de la  réforme d’un ministre de l’Education nationale est la gestion des examens nationaux, oubliant que ces sessions ne sont que la finalité d’un processus scolaire. Et si ce processus ne s’est pas bien passé,  alors on n’aura pas un examen de qualité,  même s’il se passe sans fraude. Parce que là aussi, certains pensent que si on minimise les fraudes aux examens, ça nous donne un bon examen », fait-il remarquer avant d’ajouter : « personnellement , ces résultats me donnent à réfléchir car, connaissant le  faible niveau et le déficit des moyens pédagogiques adéquats du système ainsi que le recul constant de la volonté d’étude chez les enfants ainsi que chez les enseignants, ça ne pourrait être facile en une année de quitter de 9%  à 27% au Bac, par exemple. A moins que le ministère de l’Enseignement pré universitaire et de l’Alphabétisation nous explique le mécanisme et les stratégies mis en place pour pouvoir améliorer le niveau des élèves doublants et passants en si peu de temps. »

Gassime Fofana

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