Syli – CAN 2023 : la lecture prudente d’un entraîneur de football

« Poule de la mort », « toutes les équipes se valent aujourd’hui », « la Guinée peut bien se qualifier dans cette poule. » A Conakry, chacun y va de son commentaire à quelques jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations de Football, Côte d’Ivoire 2023. Pour cette compétition qui se déroulera du 13 janvier au 11 février, Kaba Diawara, le sélectionneur, a dévoilé la liste des 25 joueurs guinéens retenus pour la cause.

Dans son analyse, Mansaré Ben Kissi, connu sous le sobriquet Coach Enzo, entraîneur de l’équipe communale de Matoto, détenteur d’une licence D de la CAF, livre sa lecture de cette liste, évalue les chances du Syli et ce dont notre équipe a besoin pour sa qualification au tour suivant.

« C’est une sélection.  Kaba Diawara  sait ce qui l’attend, ce qu’il veut. Du coup, il a fait une liste de 25 joueurs. A ce point, j’ai quelques observations à faire. Tout d’abord, le problème se trouve au niveau de Naby et Moriba. Quand tu prends la charnière centrale,  on a des joueurs qui jouent dans leurs clubs, tels que Mohamed Ali qui est régulier avec son équipe, également Mouctar Diakhaby,  Issiaga Sylla, Sekou Oumar. Donc je pense qu’au niveau  de la ligne de défense, il n’y a pas trop de problèmes »,  dit-il, avant d’ajouter : « et au milieu de terrain, on a des joueurs aussi qui sont en jambes comme Abdoulaye Touré,  Amadou Diawara et le petit Konaté. Du coup, le problème se trouve au niveau de Moriba, qui n’a pas eu un temps de jeu avec son club, tout comme Naby aussi, qui se trouve dans une situation tres délicate. Mais ça c’est le choix de l’entraîneur.  C’est lui qui sait réellement ce qui est bon pour lui ou pas. On ne peut pas aller au-delà de ça. Parlant de la ligne d’attaque aussi, je pense qu’il a sélectionné des joueurs qu’il faut car, c’est des joueurs qui sont en jambes. Quand tu prends Kamano, il joue avec son club,  Guirassy, Bayo et Martinez Kanté  également. »

Les chances du Syli pour se qualifier dans cette poule !

« Je pense que toutes les équipes se valent aujourd’hui. Nous sommes au nombre de 4 dans la poule. Donc je pense que nous sommes aux mêmes  pieds d’égalité.  Chacun doit mouiller juste le maillot et donner le meilleur de lui. Personne n’est favorisé dans cette poule. D’ailleurs, disons que le football a beaucoup changé et beaucoup progressé. Et c’est ce qui nous fatigue même car, on pense que le football, ça se joue en Guinée seulement , tandis que,  aujourd’hui, les autres pays ne font que travailler, investir et se donner à fond pour que les choses progressent chez eux. Alors je dirais que les joueurs doivent mettre tout leur potentiel en jeu  pour qu’on puisse se qualifier. »

Recommandations pour la réussite d’une équipe de football !

Pour ce coach, le football ne se joue pas seulement. Il se construit sur la base de beaucoup de facteurs, qui peuvent être un tremplin pour la victoire.
« Quand on parle d’une équipe, une vraie  équipe de victoire, il faut parler d’abord de cohésion. Et en Guinée,  c’est ce qui fait défaut.  Il n’y a pas d’abord une cohésion entre les joueurs et les supporters.  Ce qui est grave. Pour la réussite dans le football, il faut plus de cohésion et de complicité technique et tactique entre les joueurs.  Quand on parle de football,  il faut parler aussi des aspects comme des aspects techniques, tactiques, physiques et puis psychologiques. » Et poursuit l’entraîneur  communal de football  de Matoto, « l’aspect psychologique peut être amélioré avec les supporters, à travers la cohésion, l’engagement des supporters vis-à-vis de leur équipe. C’est pourquoi, pour  le temps qui reste avant la compétition,  les joueurs surtout doivent apprendre à se connaître,  apprendre à s’accepter et à créer un climat de complicité propre à eux. Un groupe, c’est ça. Mais si la cohésion n’est pas là, quelle que soit la valeur de l’entraîneur,  quel que soit le schéma, ça ne peut pas marcher.  Donc nos joueurs doivent être engagés,  mais surtout unis.  C’est très important.  Et les supporters doivent comprendre que les joueurs ont besoin  de leur vitalité,  leur soutien et ferveur pour booster  davantage leur motivation sur le terrain. Laisser les egos à côté, et savoir que ceux qui sont sélectionnés, sont là pour représenter la Guinée.  Si les joueurs ne sont pas sélectionnés,  il faut accepter ceux qui sont là. On n’a pas le choix. On peut critiquer,  mais le reste, il faut se réserver pour après ou pendant la CAN. »

Gassime Fofana

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *