Manque d’électricité en Guinée : la quadrature du cercle ?

C’est ce mercredi, 13 mars 2023 que le nouveau Premier ministre de Guinée,  Bah Oury, a décidé, à travers une conférence de presse,  de faire une mise au point sur certaines questions brûlantes ainsi que des problèmes qui entravent l’amélioration des conditions de vie des Guinéens dont le manque de courant électrique.
Expliquant les raisons de cette situation,  le Premier ministre de la Transition affirme: « les barrages n’ont plus suffisamment d’eau pour différentes raisons.  Ceux qui font le voyage autour des barrages de Souapiti et de Kaléta peuvent constater que le niveau d’eau est particulièrement bas. Continuer à utiliser cette eau c’est prendre le risque de rendre les barrages inutilisables et ce serait une grave perte pour la communauté nationale et pour le patrimoine en termes d’infrastructures. De ce point de vue, le niveau d’eau a atteint une côte d’alerte qui oblige à agir avec parcimonie jusqu’à ce que la situation puisse s’améliorer « .
Par ailleurs, le Premier ministre a évoqué d’autres raisons de cette crise énergétique notamment l’explosion du dépôt pétrolier de Kaloum qui aurait entraîné le problème de mazout au niveau des installations thermiques.

Que penser de ces affirmations ?

En analyse de cette situation,  le professeur d’économie, Ousmane Soumah, estime que parler de crise électrique en Guinée est « un signe de la mauvaise politique énergétique » des autorités en charge de la question.  « Le  pays dispose énormément de ressources énergétiques  diverses et variées pour pouvoir couvrir le besoin énergétique d’un pays d’une superficie peu par rapport à des pays à grande superficie et pauvres en ressources énergétiques, mais qui sont devenus des pays électrifiés.  Et aussi ce manque de courant persistant en Guinée est  une caractéristique de la mal gouvernance dans le  secteur énergétique.  Sinon, l’eau ne constitue pas l’unique ressource énergétique en Guinée ni l’énergie thermique, qui  est une source d’énergie dépassée et coûteuse « , dit-il.

Que doit faire la Guinée pour mettre fin à cette crise énergétique ?

 » Il faut une transition énergétique en Guinée.  Quitter l’énergie thermique qui demande plus de moyens financiers pour l’achat  de carburant et autres nécessaires  de fonctionnement et aller vers les énergies renouvelables comme l’énergie éolienne et solaire . Parce que c’est les  modèles  d’énergie les  plus utilisés même dans les pays avancés. Pour preuve,  en 2019, l’énergie éolienne est devenue la  première source d’électricité renouvelable aux États-Unis avec une production de  337,9 térawattheures d’électricité en 2020″, avant d’ajouter : « ensuite, l’énergie solaire la deuxième source d’énergie avec l’installation dans ce pays, l’une des plus grandes centrales solaires au monde,  Centrale solaire d’Ivanpah. Et la troisième source d’énergie c’est l’énergie hydro-électrique.  Donc, il faut aller vers les énergies renouvelables dont solaire et éolienne,  puisqu’on dispose de ressources enormes dans ce sens. Il suffit donc une volonté et une bonne politique énergétique, aussi augmenter la taille de l’investissement énergétique et former le capital humain en activité afin qu’on puisse palier cette crise énergétique dans un pays où les ressources énergétiques font pas défaut. Et il faut des mesures de sécurité énergétique pour faire face au gaspillage et au trafic de l’énergie en Guinée. »

Gassime Fofana 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *