Les États-Unis « abandonnent » l’Afghanistan : quelles leçons face à la menace djihadiste ?

C’est ce lundi 30 août 2021 que les derniers avions d’évacuation américains ont quitté l’Afghanistan, mettant fin à vingt ans d’invasion qui avait précipité  la chute du pouvoir taliban. Comme par surprise et de façon inexorable, les États-Unis laissent le pays entre les mains des mêmes Taliban, signe de leur échec et des lendemains difficiles pour les Afghans dont le sort reste lié désormais à l’observation rigoureuse des principes rigoristes de l’Islam. Aujourd’hui, l’inquiétude est grandissante. Mais quelle leçon les Etats en proie à la menace des djihadistes – terroristes et notamment ceux africains comme le Mali doivent tirer de ce retour éclair des talibans après le retrait des forces étrangères ? « Le problème que vous posez est à géométrie variable. Le problème de l’Afghanistan est différent de celui du Mali. En Afghanistan, C’est des Russes qui étaient là-bas avant. Après ceux-ci, les Américains sont venus . Donc c’est un enjeu international qui se joue en Afghanistan. Ce n’est pas pour ne rien le reste du monde en veut, plus ou moins, à tort ou à raison, aux États-Unis de s’être retirés parce que quand les Etats-Unis se sont retirés, les talibans ont repris le pouvoir. Mais ça c’est une autre réalité, un autre problème, un autre cadre socioculturel différent de celui du Mali », soutient Mohamed Condé, secrétaire général du ministère de l’information et de la communication de Guinée.

Faut-il transposer le cas afghan au reste des États appuyés par les puissances étrangères ?

« Je pense qu’il faut voir les problèmes tels qu’ils se présentent dans les différents pays. Le problème du Mali n’est pas propre seulement qu’au Mali, mais plutôt c’est tous les pays limitrophes de la zone saharienne comme le Niger ou le Burkina Faso. Donc ce n’est pas un problème de lutte contre l’Islamophobie ou autres. C’est pas exactement ça. Mais plutôt c’est des problèmes sociologiques, économiques ou politiques qui se sont superposés pendant des années ou des décennies et qui finissent par ressortir au grand jour », indique M. Condé.

De l’implication des forces étrangères dans la résolution des conflits

« Je n’ai vu encore nulle part au monde où les troupes étrangères ont amené une population à la victoire. Les troupes étrangères peuvent aider les armées nationales à contenir des soubresauts et à aller à une forme de compromis, qui peut, peut-être, sauver des États. Mais dire qu’il faut que les armées étrangères viennent, c’est très grave ça. Mais elles peuvent aider l’armée nationale à réussir sa mission. En plus, le problème n’est pas seulement sur des contingents, c’est aussi de voir d’autres aspects de la problématique. La problématique est politique, économique et autres. Il faut examiner cet ensemble de façon plus profonde. Ce n’est pas un problème purement militaire parce que même si quelqu’un gagne sur le plan militaire, le problème reste toujours entier », conclut-il.

Propos recueillis par Gassime Fofana

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