Interview – Hawa Dramé : « Pourquoi j’ai créé la Fondation FITIMA ? »

C’est une combattante pour la cause des femmes et des personnes porteuses de handicap. Nous avons rencontré Hawa Dramé pour parler de sa Fondation Fitima ainsi que de ses perspectives. Une visionnaire pleine d’engagement et de pragmatisme. Lisez ! 

Bonjour Madame
Bonjour
Vous êtes la fondatrice de la Fondation FITIMA. Qu’est-ce qui vous a motivée à mettre cette fondation en place?
C’est en 2003 lorsque j’ai décidé de quitter la France, que j’ai bien réfléchi, et qu’après j’ai créé cette fondation. FITIMA, c’est la fondation Thierno et Mariam, les noms de mes enfants. Au départ, j’ai mis cette fondation en place, c’était pour des personnes malades, qui présentent des handicaps. Mais assez rapidement, je me suis rendue compte que les femmes aussi souffrent des violations de leurs droits, qu’elles ne connaissent surtout pas. Et donc on a mis un deuxième volet FITIMA. Aujourd’hui quand on parle de FITIMA, on a le premier volet qui est la prise en charge médicale, paramédicale, … Et le second volet, c’est le volet socio-éducatif. Pourquoi ? Parce que si vous vous occupez seulement du côté soin et que l’enfant ne bénéficie pas de l’éducation, c’est très compliqué. Nous avons ainsi mis en place des programmes d’éducation spécialisée, sachant que dans l’éducation spécialisée, ce n’est pas l’enfant qui s’adapte à l’éducation, mais c’est l’éducation qui s’adapte à l’enfant.
Alors quand vous avez décidé de vous investir dans ce projet humanitaire, comment vous avez fait pour réussir votre pari ?
Nous faisons des rapports, nous planifions chaque année des programmes. On se réunit, on se pose des questions : qu’est-ce qui a marché ? quels ont été les impacts sur la couche cible? Donc nous faisons des bilans, ça nous permet de poser des actes et quelque fois de réajuster ce que nous avons fait. Nous avons aussi un volet développement communautaire. Dans ce volet, nous avons le programme de promotion communautaire, nous avons des programmes de bibliothèque communautaire. Il y’a aussi la promotion des droits des femmes, et j’ai eu le privilège d’avoir un prix, le prix franco-allemand de la promotion des droits femmes qui nous a permis de financer beaucoup de projets dans ce sens. De mener pendant un an des activités de formation, d’aide aux femmes sur leurs droits. Mais il faut se poser la question : qu’est-ce qui nous a conduit vers ce volet ? C’est parce qu’on s’est rendus compte que les personnes vivant avec le handicap et qui ont des parents un peu aisés, sont plus prises en charge. Donc il faut autonomiser les autres aussi pour qu’elles puissent prendre leurs enfants en charge. Et je vous avoue que ça bien donné.
Alors madame de 2003 à nos jours, il y a de cela 15 ans, est-ce que le parcours a été facile?
Ahhh non!!. Il faut savoir aujourd’hui que FITIMA compte deux centres de soins : un au Burkina Faso et un ici en Guinée. Ce n’est pas facile et ce n’est pas toujours facile. Vous voyez si c’était facile tout le monde le ferait. Mais il faut juste avoir des personnes motivées, ayant des engagements et on peut y arriver. ça veut dire que beaucoup ont créé des structures, un an, deux ans, ça s’arrête. C’est par ce qu’à mon avis l’engagement manque.

Quelles sont vos perspectives pour la fondation FITIMA pour plus de visibilité de vos actions?
Nous allons mettre en place une politique de communication. Cela nous permettra de faire connaitre nos activités, de montrer à nos partenaires ce que nous faisons et avoir aussi de l’impact sur nos cibles. Deuxième point, nous allons organiser une grande manifestation avant fin 2018 pour récolter les fonds, pour construire un centre digne de nom. Parce que là où nous sommes ici, c’est  en location. Alors qu’au Burkina, l’État a mis à la disposition de la Fondation un terrain et nous avons construit un bon centre. Donc notre objectif c’est de trouver un terrain avec les fonds que nous allons récolter et après nous allons voir avec les partenaires comment construire le centre.
Merci Madame !
C’est à moi de vous remercier ! 

Propos recueillis par Aliou Diallo 

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