Guinée : quand les faits dramatiques trahissent les discours populistes !

Alors que le gouvernement guinéen se félicite d’une efficacité et d’une efficience économique, le Fonds Monétaire International épingle le pays pour mauvaise gestion de fonds publics. Un geste qui met en doute la gouvernance financière au sommet de l’Etat et fait craindre la gestion opaque de deniers publics sous les regards parfois de l’exécutant qui n’exécute pas.

Inadéquation entre certaines exigences économiques et les objectifs assignés, défaillance dans la collecte des recettes fiscales ou dilapidation des emprunts externes. Tels sont des points indiqués dans les  » résultats  » de l’équipe du FMI. Pourtant, ces dernières années, le gouvernement guinéen ne cesse de promouvoir sa bonne gouvernance financière et économique. Mais derrière ces éloges politiques, il ressort une certaine « irresponsabilité » dans la gestion politique et une mauvaise gouvernance de la finance au sommet de l’Etat. Pour s’en apercevoir, selon certaines informations, la subvention aurait atteint un barème de 400 milliards de francs guinéens uniquement pour le premier trimestre de l’année. Tandis que les crédits annuels inscrits se chiffreraient à 800 milliards de francs guinéens. Un rythme insoutenable, selon les estimations. A cela s’ajoutent les énormes dépenses gouvernementales plus que prévu et des millions de dollars issus de la fiscalité qui seraient restés sans transparence comme la moitié des 90 millions de dollars payés par la société Orange pour la licence d’exploitation de la 4G et 60 millions de dollars qui seraient secrètement et discrètement prêtés au Qatar par l’Etat.
Mais le plus important voire le plus dramatique c’est que le ménage guinéen ne ressent pas la valeur ajoutée ni des recettes fiscales internes et externes ni des emprunts contractés par son pouvoir au niveau surtout externe, mais assiste, impuissant, à un gaspillage parfois à des fins autres que celles de l’intérêt général. Alors que le niveau social se détériore du jour au lendemain, la pauvreté et le chômage s’accentuent dans tout le pays. Pendant que certains cadres véreux sont dans l’aisance financière sur le dos du contribuable guinéen.

Est-ce un échec politique et économique ou une incapacité du pouvoir exécutif à maitriser ses propres commis ?

En tout cas, les avis sont divers. Pour certains proches du pouvoir, le président Alpha Condé a réussi dans sa gouvernance. Mais pour d’autres, c’est encore deux quinquenats perdus. Toute fois ce qui est clair, c’est que même si le pouvoir exécutif s’engage à faire de la Guinée une super puissance économique, sa faiblesse et son irresponsabilité dans l’exécution des lois économiques, son laxisme face aux énormes gaspillages et détournements présumés par certains et le manque de suivi régulier de tous les projets et investissements nationaux font de sa politique un échec. Conséquences, la hausse de la mal gouvernance dont les détournements colossaux et la corruption. Et pourtant, dans sa forme la plus absolue, le pouvoir exécutif est un pouvoir dont la responsabilité est de respecter et faire respecter, appliquer et faire appliquer, garder et faire garder les lois et les deniers publics du pays.
Pour l’heure, le chef de l’Exécutif se contente de simples discours, alors qu’en pratique, aucun résultat. Des personnes dilapident les recettes financières du pays. Car le Président ne semble pas pouvoir jusque-là exiger de ses commis des rapports fiscaux et économiques et procéder à une enquête afin de comparer les rapports et les réalités, les dires et les faits.
Aujourd’hui plus que jamais, la Guinée a juste besoin d’une bonne gouvernance politique et socioéconomique pour se hisser au rang des pays émergents et plus tard ceux développés. Mais dans la mal gouvernance, le pays sera davantage malade et l’économie sous perfusion. Au moins que le gouvernement Kassory Fofana ne prouve le contraire de ce que prétend le fonds monétaire international.
Gassime Fofana

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