Guinée : c’est parti pour les états généraux du foncier !

S’il y a un secteur qui est caractérisé par une gestion anarchique en Guinée, c’est bien celui du foncier. C’est pour cette raison que le Ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire a lancé ce lundi 14 novembre 2022 des États généraux du Foncier. Cette rencontre qui a connu la présence du Premier ministre, Chef du gouvernement, Dr Bernard Goumou, des spécialistes nationaux et étrangers et d’autres acteurs de l’Habitat a pour objectifs de faire face aux défis du secteur pour améliorer la gouvernance foncière, promouvoir la sécurité foncière et mettre fin aux pratiques illégales de taxation du foncier national.

Dans son intervention, le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire, le colonel Ibrahima Sory Bangoura, s’est félicité du lancement de cet évènement longtemps attendu, les Etats Généraux du Foncier, qui concerne l’ensemble des couches sociales du pays. « En effet, poursuit le ministre, une bonne maîtrise de la problématique foncière permet au gouvernement de mieux organiser les Établissements humains et créer ainsi de meilleures conditions pour un développement harmonieux des activités socio-économiques telles que la promotion immobilière, l’agriculture, les mines, l’élevage et l’artisanat. »

Problèmes du foncier de Guinée

Dans l’autre partie de son intervention, il ajoute : «En Guinée, malgré une amélioration notable du cadre légal du secteur de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire avec la promulgation en 1992 du Code foncier et domanial qui reconnaît à l’État et aux personnes physiques et morales le droit de propriété, en 1998 du Code de l’urbanisme, en 2015 du Code de la Construction et de l’Habitation et en 2017 du Code révisé des collectivités locales, on assiste à une gestion mitigée du foncier. Pour lui, le bilan de 30 années de mise en œuvre du Code foncier et domanial démontre que de nombreux défis restent encore à relever en vue d’asseoir une véritable gouvernance responsable et durable des ressources foncières. Les autorités et les structures en charge de la mise en œuvre du Code foncier et domanial, ne parviennent pas à empêcher l’occupation anarchique et la vente illicite des terres publiques. Il en résulte le triste constat des ventes des domaines de l’Etat et des terres agricoles et pastorales par des spéculateurs fonciers. Les problèmes fonciers et d’aménagement concernent aussi bien les zones urbaines que rurales, la frontière entre les deux n’étant pas véritablement marquée dans la plupart des régions. Dans les zones rurales où les droits traditionnels restent très ancrés, les problèmes fonciers opposent assez souvent agriculteurs, éleveurs, exploitants artisanaux et ruraux. Ils voient également la confrontation entre les populations rurales et les grandes sociétés d’exploitation agricole et minière, la dégradation de l’environnement, l’utilisation des terres agricoles par d’autres activités », a-t-il indiqué avant d’ajouter :  « j’exhorte à l’esprit de sacrifice et à œuvrer efficacement pour atteindre l’objectif des États généraux du foncier à savoir : une étape incontournable pour des réformes financières responsables, inclusives et durables.»

Gassime Fofana

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *