Basse Guinée : guerre des ‘’Kountiguis’’ ou quand le mauvais exemple vient d’en haut

On assiste depuis un certain moment, interloqués, à la guerre médiatique que se livrent certains sages de la Basse Guinée. Au grand dam de leur statut.

L’étoffe de leader se déchire un peu plus en Basse Guinée. Après des fracas politiques, ce sont désormais certains sages de la région qui s’affrontent par médias interposés. La corde se tend dangereusement aujourd’hui entre El hadj Sekhouna  Soumah et El hadj Mamoudou Soumah au sujet du fauteuil de l’autorité morale de cette région de Guinée, forte de huit préfectures. Au-delà des accusations que l’un porte contre l’autre, il faut reconnaître que c’est le rôle même du sage qui se trouve dévoyé. En Afrique et particulièrement en Guinée, le sage est celui qui donne l’exemple, le bon ; c’est celui qui défend les vertus de l’amitié et les liens de la fraternité. Il est préféré aux autres parce qu’au regard de son expérience de la vie, c’est devant lui qu’on porte les conflits en vue de leur résolution. Bref, le sage est un réparateur de tissu social, une bouée de sauvetage pour une région, un peuple, une communauté.

Nul n’a besoin de loupe pour comprendre combien la Basse Guinée a été minée ces derniers temps par des dissensions. Malgré la richesse de son sol et de son sous-sol, la région est confrontée à des difficultés économiques et à des tensions sociales qui en sont les corollaires. Comme illustration de cette ambiance mi-trouble mi-sereine, les flammes de la contestation ne sont pas encore définitivement éteintes à Boké.  C’est sur de tels terrains qu’on attendrait les sages. C’est là qu’ils devraient prêcher la paix, la justice sociale et économique. Puisqu’ils semblent écoutés et respectés, c’est là qu’ils devraient convaincre les décideurs d’investir un peu plus dans l’amélioration du quotidien des citoyens. C’est donc à leur capacité de résoudre ces quelques problèmes qu’on mesure leur grandeur d’âme et non à celle d’exposer aux médias des divergences fondées sur le positionnement. Après les sorties de l’un et de l’autre, une seule question se pose alors : comment les sages qui  ne s’entendent pas pourraient réconcilier les jeunes qui se battent ?

Et comme le dirait l’autre, la sagesse est « une « décoration » livrée tacitement par ses pairs grâce à l’accomplissement des devoirs sociaux, l’observation d’un comportement honorable et anoblissant. » A tout le monde de s’en inspirer et de mettre fin à cette guéguerre qui n’honore ni la Basse Guinée encore ces cadres politiciens plus portés à la discordance qu’à la compréhension.

                                                                                                                                                       Camara  Ibrahima Sory                                               

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