Fête du travail : Qu’en est-il des masses de chômeurs en Guinée ?

Alors que les autorités guinéennes célèbrent avec enthousiasme ce 1er mai 2024, qui marque la journée internationale du travail, plusieurs milliers de personnes notamment des jeunes demeurent toujours sans emploi dans le pays. A cette occasion, plusieurs acteurs, comme l’institutrice Bintou Cissé, met à profit cette journée pour proposer quelques mesures nécessaires pour réduire le taux de chômage en Guinée. « Le chômage en Guinée représente un défi majeur pour le gouvernement. Cette inactivité des jeunes en âge de travailler est aujourd’hui l’une des raisons fondamentales de la hausse du niveau de banditisme, de la délinquance et de la consommation de drogue et d’alcool chez beaucoup d’entre eux. C’est pourquoi, le gouvernement guinéen doit faire tout pour ne pas que la force intellectuelle et physique des jeunes soit au service des vices et qu’ils soient nourris de désespoir. Parce que l’avenir d’une nation repose sur la jeunesse. C’est pourquoi, il faut créer du travail ainsi que les conditions  relatives à l’emploi pour les jeunes, qui constituent un vecteur  essentiel  du développement personnel et national», dit-elle avant d’ajouter : «  La lutte contre le chômage des jeunes en Guinée  passe par l’adoption, par les autorités, d’une politique nationale pour l’emploi, par l’adaptation des cursus universitaires et professionnels aux besoins du marché de travail et d’emploi, par la favorisation des emplois d’avenir,  par la réduction et l’incitation à la retraite, en créant également des meilleures conditions qui sont liées », dit-elle.

Pour madame Cissé, « Il faut également inciter à l’entrepreneuriat. Pour y arriver, l’Etat doit créer des conditions financières et techniques ainsi que des dispositifs  de soutien aux jeunes entrepreneurs du pays tout en leur facilitant l’accès à ces ressources. On peut aussi, par la défiscalisation de nouvelles entreprises, créer de l’emploi. Il faut que la formation soit plus professionnelle qu’universitaire. C’est pourquoi, il faut tirer le pays de l’enseignement généralisé et aller vers l’enseignement professionnel et technique dès le collège, s’il le faut. Notre système de formation est à l’origine de beaucoup de chômage.  Donc il faut le revoir conséquemment et l’adapter aux besoins du marché de travail. Il faut ensuite développer les secteurs porteurs de croissance et d’emploi comme l’agriculture et l’industrie », a affirmé l’enseignante avant de conclure : « le chômage des jeunes est un phénomène que tous les gouvernements se doivent de combattre car, il peut même affecter l’efficacité budgétaire, réduire le volume du pouvoir d’achat de biens et services dans le pays, créant aussi l’isolement social et des comportements nuisibles au développement personnel et national. »

Par ailleurs, rappelons que la fête de travail qui a pris un autre angle aujourd’hui dans les pays, était à l’origine une fête marquée par diverses organisations socialistes et communistes et par des groupes de travailleurs, avec les premiers mouvements aux États-Unis d’Amérique. Déclenchée par les syndicats américains en 1886, cette journée était une occasion pour ces ouvriers américains de réclamer  une journée de huit heures, sur la base d’une idée du réformateur social britannique Robert Owen,  avec le slogan « huit heures de travail, huit heures de récréation, huit heures de repos ».

Gassime Fofana

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